Galerie virtuelle de Daniel Blondeau

Fils d'un mineur du bassin houiller de Béthune, Daniel Blondeau (1909-1992) connait un début de vie difficile, adouci par de brillants succès scolaires et son attirance vers tous les arts.
A sa sortie de l'ENSAM de Lille, il débute une carrière d'officier du Train puis s'oriente vers l'enseignement.
A partir de 1949, il s'adonne avec passion en tant qu'amateur à la peinture.
Mais, en 1952, les aléas de la vie referment la lumineuse parenthèse et l'oblige à se consacrer uniquement à l'enseignement et à sa famille. Il s'éteint en 1992.

Extrait du Dictionnaire des Arts Plastiques et Contemporains de J.P Delarge (Novembre 2010)
"Vingt-huit tableaux pour une carrière d'amateur, entre 1949 et 1952,pour une carrière d'amateur aussi talentueux fût-il, laissent à peine le temps pour asseoir un style ; c'est moins que la durée prise par les grands maîtres pour se trouver. Blondeau côtoie le postimpressionnisme, L'Angélus (1949) ou Saint Honorât (1952). Dans une facture académique sans défaut, Des terrils du Nord au soleil de la Rivera (1952), allégorie de son parcours, comme l'Appel du Large. A la manière d'un vitrail, célèbre Guynemer, (Don à l'Ecole d'officiers de Salon-de-Provence). La Chasse à courre (1952), condamnée par des monstres sous-bois. Son travail le plus accompli est sans doute La Folie entraînant aux horreurs de la guerre (1951), le guerrier à cheval sème le feu, au loin la ville brûle et la population éparpillée se porte au pied de Jésus en croix.
Signature : un cœur rouge barré sous les valves.

LES ANNEES DE CREATION

Dispositions artistiques et leurs prémices

- Les dessins illustrant la correspondance familiale de 1926, esquisse de sa mère, exécutée au verso d’un dessin industriel de 1927 (EPS de Fournes), portrait du coureur Charles Pelissier, le cyclisme étant l’une des activités de ses deux frères (août 1930)

- Un profil sculpté exécuté aux Arts et Métiers en cachette durant des travaux à l’atelier d’ajustage

- Interprétations à la mandoline et au violon (1926)

- Ecriture à 16 ans d’une petite nouvelle (1925) relatant son premier amour, nombreuses poésies et acrostiches pour les petites amies de ses camarades…

Les années de lumière (1949-1953)

La période Tarbaise

La paix retrouvée, à la fin des années 40, il veut approfondir un art dans lequel il s’était déjà illustré, le dessin, et se lance dans la peinture avec passion.

Cette passion, sa volonté le soutiennent car il travaille dans des conditions matérielles difficiles dans ces années d’après guerre tout en assurant son emploi du temps de professeur à l’ENP de Tarbes.
Son atelier ?... un grenier, étouffant l’été, glacial l’hiver. C’est là qu’il dessine beaucoup (étude de mains, de pieds,…) et réalise ses premières peintures (Cirque de Gavarnie, l’Eglise de Baudéan, la Violoniste, Cendrillon, Le bal, Tristes pressentiments du Christ, la Guerre).

D’emblée, il fait sensation en exposant en 1951 dans les Jardins Massey de Tarbes une toile, manifeste contre la guerre. Un article de « la République du Sud-Ouest » déclare :

« La peinture de Daniel Blondeau, c’est la peinture qui fait boum »

La période Cannoise

Daniel Blondeau rêve d’un environnement plus artistique. La Côte d’Azur où s’illustrent les grands peintres de l’époque l’attire irrésistiblement. De plus, lui, le fils du Nord rêve de soleil. En 1951 il demande et obtient sa mutation pour Cannes. Vont commencer 2 années de solitude, son épouse n’obtenant sa propre mutation qu’en 1953.

Ces deux années seront les années de création de Daniel Blondeau où il peindra pratiquement toutes ses toiles.

Là encore, les conditions matérielles sont dures, classes difficiles, et pour atelier la chambre d’un hôtel meublé proche de son lycée.

Il va peindre sans relâche des portraits, des paysages, des œuvres délivrant un message, soit implicitement (comme la Chasse à courre) soit par un symbole (Noirs).
En 1953, sa famille le rejoint. L’appartement trop petit ne permet pas d’aménager un atelier. La fulgurante parenthèse se referme au prix de quels regrets, de quelles souffrances intimes peut-on imaginer.
Désormais, il se consacrera à sa famille réunie et avec dévouement, doublé d’une rare conscience professionnelle, à son enseignement.